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EGOÏSME ET COMMUN

Construire le commun, s’arracher à soi, afin de vivre ensemble, c'est une des difficultés du politique

- Comment construire le « commun » ?

Rousseau dans l’Emile Livre I pose la difficulté de concilier l’homme et le citoyen :

Comment l’enfant, naturellement égocentrique, borné à « l’amour de soi », va-t-il s’ouvrir progressivement à autrui et accéder à l’idée d’humanité ? La réponse de Rousseau décrit le parcours éducatif comme un arrachement à soi qui pourtant construit le moi. C’est d’abord la pitié, cette sympathie naturelle pour la souffrance d’autrui, qui fait sortir l’enfant de lui-même. Elle est la source de toute morale. Pour que l’autre devienne central, il faut aller cependant plus avant.

« Nous naissons faibles, nous avons besoin de forces ; nous naissons dépourvus de tout, nous avons besoin d’assistance ; nous naissons stupides, nous avons besoin de jugement. Tout ce que nous n’avons pas à notre naissance et dont nous avons besoin étant grands, nous est donné par l’éducation. »
Rousseau, LEmile I

à lire : Émile Durkheim (1918), “ La “pédagogie” de Rousseau. Plans de leçons.”

 

Textes nationaux :

– Loi du 15 mars 1850 sur les établissements scolaires du primaire et du secondaire dite « loi Falloux » – Légifrance
– Loi du 12 juillet 1875 dite « loi Laboulaye » – Légifrance
– Loi du 28 mars 1882 sur l’instruction publique obligatoire dite « loi Jules Ferry » – Assemblée nationale
– Loi du 30 octobre 1886 sur l’organisation de l’enseignement primaire dite « loi Goblet » – Sénat
– Loi du 9 décembre 1905 de séparation des Églises et de l’État – Légifrance
– Loi du 2 janvier 1907 concernant l’exercice public des cultes – Légifrance
– Loi du 31 décembre 1959 sur les rapports entre l’État et les établissements d’enseignement privés dite « loi Debré » – Légifrance
– Loi du 26 janvier 1984 sur l’enseignement supérieur, dite « loi Savary » – Légifrance
– Loi du 15 mars 2004 encadrant en application du principe de laïcité le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics – Légifrance
– Loi du 29 octobre 2009 dite « loi Carle » – Légifrance
– Loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public – Légifrance

 

 

Textes européens
– Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950
– Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne du 25 mars 1957
– Directive européenne 2000/78/CE du 27 novembre 2000

 

 

Texte international :
– Déclaration universelle des droits de l’Homme du 10 décembre 1948

 

 

Autres textes nationaux :
– Circulaire de François Bayrou du 20 septembre 1994 – Assemblée nationale
– Circulaire de François Fillon du 18 mai 2004 – Légifrance
– Circulaire du 2 février 2005 sur la laïcité dans les établissements de santé – Santé gouvernement
– Circulaire du 20 décembre 2006 relative aux aumôniers des établissements hospitaliers – Santé gouvernement
– Circulaire du 19 décembre 2008 relative aux lieux de sépultures – Légifrance
– Circulaire du 16 août 2011 relative aux cantines scolaires – Légifrance
– Circulaire du 5 septembre 2011 relative à la charte des aumôneries dans les établissements hospitaliers – Légifrance

 

  • Au fondement de la République : la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

Lire la déclaration de 1789 et répondre aux questions :
(ces dernières visent à définir la laïcité comme un principe dépassant le simple événement historique)

Texte : https://www.legifrance.gouv.fr/contenu/menu/droit-national-en-vigueur/constitution/declaration-des-droits-de-l-homme-et-du-citoyen-de-1789

Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’Homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les Membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous.

En conséquence, l’Assemblée Nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Etre suprême, les droits suivants de l’Homme et du Citoyen.

-* Qu’est-ce qu’une « déclaration solennelle » ? Qu’est-ce qui la distingue d’une simple affirmation ?

  • Une institution est une convention. Comment ce texte dissocie l’institution de l’arbitraire ?

Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

-* Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Quel est le sens des deux verbes ? Le temps de l’histoire peut-il remettre en cause ce principe ? Quelle est la différence entre un fait et un principe ?

  • Expliquer les difficultés que pose la liberté à partir de la lecture de l’art 10. A-t-on le droit de « tout dire », « tout faire » ?

  • Pourquoi peut-on dire que si toutes les opinions se valent, aucune ne vaut ?

Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.

-* Cet article 10 précise que toutes les croyances ne sont pas nécessairement religieuses. La laïcité est-elle incompatible avec la religion ? Avec quoi est-elle incompatible ?

  • Quelle difficulté soulève la pluralité des opinions ? De quoi nous protège cette pluralité ? Qu’est-ce alors que la "liberté d’expression ?
    A l’inverse s’il n’ y a qu’une opinion à laquelle tout le monde doit adhérer, est-on encore dans une République ? Que permet ainsi la loi ?

-* Quel est le sens à partir des art 11 et 12 de « la liberté d’expression » ? qu’est-ce qui fonde la nécessité de recourir à la « force publique ». Définir le rapport entre celle-ci et le citoyen.

  • Quelle est la différence entre la sûreté et la sécurité ?
    Alors que la sûreté protège chacun contre l’arbitraire d’une accusation, arrestation ou d’un emprisonnement sans motif légal, la sécurité garantit la protection matérielle et physique des personnes et de leurs biens. Quand la sécurité est menacée par des violences, les États peuvent alors avoir la tentation d’encadrer, voire de réduire certaines libertés individuelles. En France, le Conseil d’Etat a pour fonction de mesurer la légalité d’une mesure de police qui aurait pour conséquence de limiter l’usage d’une liberté publique. Depuis plus d’un siècle, le contenu de ces décisions montre que la liberté doit rester la règle et la mesure de police, l’exception.


Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.

-* A partir de ce qui précède, dire en quoi consiste la liberté de la presse, selon l’article 11.

Art. 12. La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.
-* A qui ou à quoi doivent obéir les hommes ? Quelle différence faire entre obéir et se soumettre ?

  • Quel est le sens de la laïcité dans ce sens ? Pourquoi cette définition ne la réduit pas à n’être qu’un discours anti-religieux ?

     à partir de ce travail sur la République des droits de l’homme et du citoyen, rédiger une présentation de la laïciité.

​Texte de David Hume (1711-1776)
Traité de la nature humaine, Livre II, « Des passions »
« Une passion est une existence primitive, ou, si vous le voulez, un mode primitif d'existence et elle ne contient aucune qualité représentative qui en fasse une copie d'une autre existence ou d'un autre mode. Quand je suis en colère, je suis actuellement dominé par cette passion, et, dans cette émotion, je n'ai pas plus de référence à un autre objet que lorsque je suis assoiffé, malade ou haut de plus de cinq pieds. Il est donc impossible que cette passion puisse être combattue par la vérité ou la raison ou qu'elle puisse les contredire; car la contradiction consiste dans le désaccord des idées, considérées comme des copies, avec les objets qu'elles représentent. Ce qui peut d'abord se présenter sur ce point, c'est que, puisque rien ne peut être contraire à la vérité ou la raison sinon ce qui s'y rapporte et que, seuls, les jugements de notre entendement s'y rapportent ainsi, il doit en résulter que les passions ne peuvent être contraires à la raison que dans la mesure où elles s'accompagnent d'un jugement ou d'une opinion. Selon ce principe qui est si évident et si naturel, c'est seulement en deux sens qu'une affection peut être appelée déraisonnable. Premièrement, quand une passion, telle que l'espoir ou la crainte, le chagrin ou la joie, le désespoir ou la confiance, se fonde sur la supposition de l'existence d'objets qui, effectivement, n'existent pas. Deuxièmement, quand, pour éveiller une passion, nous choisissons des moyens non pertinents pour obtenir la fin projetée et que nous nous trompons dans notre jugement sur les causes et les effets. Si une passion ne se fonde pas sur une fausse supposition, et si elle ne choisit pas des moyens impropres à atteindre la fin, l'entendement ne peut ni la justifier ni la condamner. Il n'est pas contraire à la raison de préférer la destruction du monde entier à une égratignure de mon doigt. Il n'est pas contraire à la raison que je choisisse de me ruiner complètement pour prévenir le moindre malaise d'un indien ou d'une personne complètement inconnue de soi. (...) Bref, une passion doit s'accompagner de quelque faux jugement, pour être déraisonnable; même alors ce n'est pas, à proprement parler, la passion qui est déraisonnable, c'est le jugement. (...) Il est (donc) impossible que la raison et la passion puissent jamais s'opposer l'une à l'autre et se disputer le commandement de la volonté et des actes. » HUME, Traité de la nature humaine Livre II, « Des passions »

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