ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE
RESSOURCES philosophiques
de l'académie de Créteil
« S’il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes. » ROUSSEAU
Introduction
Programme EMC et Evaluation
Liberté Sociéte Démocratie
PROGRAMME EMC
Programmes en vigueur
Les programmes d'EMC en seconde générale et technologique et en première des voies générale et technologique sont définis par arrêté du 17-1-2019 publié au BO spécial n° 1 du 22 janvier 2019.
Le programme d'EMC en terminale des voies générale et technologique est défini par arrêté du 19-7-2019 publié au BO spécial n° 8 du 25 juillet 2019.
Télécharger les programmes
Seconde générale et technologique
Premières générale et technologique
Terminales générale et technologique
Ressources d'accompagnement
L'enseignement moral et civique au lycée général et technologique
Classe de seconde
-
Thématique annuelle : la liberté (ressource actualisée - octobre 2020)
-
Axe 2 - Garantir les libertés, étendre les libertés : les libertés en débat
Classe de première
Classe terminale
-
Thématique annuelle : la démocratie
-
Axe 1 - Fondements et expériences de la démocratie
-
Axe 2 - Repenser et faire vivre la démocratie
Volumes horaires d'enseignement
Seconde générale et technologique 18h annuelles
Première - voies générale et technologique 18h annuelles
Terminale - voies générale et technologique 18h annuelles
Dans le cadre d'une répartition uniforme l'horaire hebdomadaire serait de 0h30 pour chaque niveau.
Cadre général et finalités de l’enseignement moral et civique L’enseignement moral et civique vise à ce que les élèves deviennent des citoyens responsables et libres. Il prépare à l’exercice de la citoyenneté et sensibilise à la responsabilité individuelle et collective. Par cet enseignement, l’École contribue à transmettre les valeurs de la République et à les faire partager. Cet enseignement vise à construire une réflexion dans le cadre de l’appartenance à une société démocratique. Celle-ci est à considérer comme un objet d’étude et un cadre de questionnement. Le raisonnement sur les années du lycée conduit à considérer la personne dans ses libertés, dans une société et dans un cadre politique. Le professeur construit le jugement, l’engagement des élèves, et considère le droit et la règle. Il doit ainsi avoir conscience des émotions et des vertus que supposent l’attachement à un régime démocratique selon la sensibilité des élèves. « Les valeurs, les principes et les notions étudiées dans le cadre de l’enseignement moral et civique se doivent d’être incarnés. » Le professeur s’attachera à étudier des institutions majeures où elles s’expriment, des obligations du citoyen, les choix qui s’offrent à chacun, à présenter quelques figures de femmes et d’hommes engagés et à contextualiser son propos en relation avec des événements et des enjeux contemporains. Le programme de l’enseignement moral et civique pour le lycée insiste sur la dimension civique cependant la première finalité de l’EMC est maintenue : « respecter autrui ». Il s’agit donc d’étudier la manière dont l’organisation de la liberté, de la société et de la démocratie garantissent le respect de la personne. L’étude du cadre collectif doit toujours être articulée à sa finalité morale : la prise de « conscience de la dignité et de l’intégrité de la personne humaine qu’il s’agisse de soi ou des autres ». La formation du sens critique peut être développée en mettant en évidence des principes qui fondent nos institutions. Pour cela, il semble nécessaire de considérer les différences qui existent entre ces principes et les réalités sociales comme les pratiques que l’on peut observer. La mobilisation des textes juridiques et constitutionnels n’est pas un objectif en soi, elle est un support pour aborder les dispositifs et leurs mises en œuvre concrètes. Par exemple, considérer le texte de loi et sa jurisprudence. Le professeur a toute latitude de faire réfléchir sur la différence entre le droit et le fait, le légitime et le légal, l’idéal et la réalité. Il fait aborder ainsi la complexité des réalités morales et sociales et renforce la dimension formative de cet enseignement qui contribue à préparer les élèves dans leur devenir d’individus autonomes et responsables de leurs choix comme acteurs. L’enseignement moral et civique vise, enfin, à construire la culture civique des élèves en considérant des savoirs, des notions et pratiques. Il se situe résolument à la croisée de plusieurs disciplines dont le regard devra être convoqué par les professeurs. Les notions à mobiliser sont des objets complexes tels que la tolérance, la laïcité, l’État de droit, la famille, l’intégration, la Nation, etc., elles enrichissent l’étude du thème annuel en l’enracinant dans ce qui lui donne son sens. VOIE GÉNÉRALE ET TECHNOLOGIQUE 1 Enseignement moral et civique re eduscol.education.fr/ - Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse - Septembre 2019 3 Retrouvez éduscol sur Les démarches pédagogiques choisies (études et/ou exposés et/ou discussions argumentées ou débats réglés) favorisent l’approfondissement de la réflexion. Cet enseignement contribue au développement des compétences orales des élèves à travers notamment la pratique de l’argumentation. Celle-ci conduit à préciser sa pensée et à expliciter son raisonnement de manière à convaincre. Pour renforcer la compréhension des valeurs, des principes, des limites de leur mise en œuvre comme de l’engagement nécessaire pour les faire vivre ou les renforcer, le professeur peut développer un « projet de l’année ». Celui-ci s’effectue en classe mais peut devenir un projet qui se concrétise également en dehors de la classe, en offrant aux élèves des possibilités d’expérimenter des formes d’engagement et la connaissance de ses règles.
GUIDE DE L"EVALUATION
Ce guide de l’évaluation des apprentissages et des acquis au lycée général et technologique s'inscrit dans le prolongement de la note de service relative aux modalités d'évaluation des candidats à compter de la session 2022 du 28 juillet 2021 publiée au Bulletin officiel du 29 juillet. Il expose à la fois des principes communs, des préconisations par discipline et par spécialité ainsi que des préconisations pour le pilotage général de l’évaluation. Toutes les formes d’évaluation possibles et la diversité de leurs rôles sont prises en considération dans le cadre des enseignements.
Le guide vise à apporter des indications permettant aux enseignants de conforter l’égalité de traitement des élèves au sein d’un même établissement et entre établissements.
Il décline enfin ces principes dans les différents champs disciplinaires, généraux et technologiques, en détaillant comment les principes partagés s’articulent concrètement avec la diversité des cultures et approches disciplinaires.
Mis en ligne pour la première fois à la rentrée scolaire 2021, il a été revu et complété pour cette deuxième édition en décembre 2022
EVALUATIONS
Classe de première : évaluation sur le programme de première
Évaluation orale
Durée : 30 minutes (30 minutes de préparation)
Le candidat présente à l’examinateur, au début de l’évaluation, une liste pour laquelle il indique, pour chacun des deux axes du programme de la classe de première, les deux domaines qu’il a étudiés.
L’examinateur choisit un domaine parmi les quatre proposés. Le candidat dispose ensuite de 30 minutes de préparation.
Le candidat présente une situation ou un débat ayant trait au domaine choisi et en lien avec le questionnement de l’axe figurant dans le programme. Il identifie les valeurs et principes en jeu dans cette situation ou dans ce débat. Il explique enfin comment l’examen de ce débat ou de cette situation a nourri sa réflexion personnelle.
L’exposé du candidat dure au maximum 10 minutes et il est suivi d’un entretien avec l’examinateur.
Classe de terminale : évaluation sur le programme de terminale
Évaluation orale
Durée : 30 minutes (30 minutes de préparation)
Le candidat présente à l’examinateur, au début de l’évaluation, une liste pour laquelle il indique, pour chacun des deux axes du programme de la classe de terminale, les deux domaines qu’il a étudiés.
L’examinateur choisit un domaine parmi les quatre proposés. Le candidat dispose ensuite de 30 minutes de préparation.
Le candidat présente une situation ou un débat ayant trait au domaine choisi et en lien avec le questionnement de l’axe figurant dans le programme. Il identifie les valeurs et principes en jeu dans cette situation ou dans ce débat. Il explique enfin comment l’examen de ce débat ou de cette situation a nourri sa réflexion personnelle.
L’exposé du candidat dure au maximum 10 minutes et il est suivi d’un entretien avec l’examinateur.
Fin du cycle terminal : évaluation sur le programme du cycle terminal
Évaluation orale
Durée : 30 minutes (30 minutes de préparation)
Le candidat présente à l’examinateur, au début de l’évaluation, une liste pour laquelle il indique, pour chacun des deux axes du programme de la classe de première et des deux axes du programme de la classe de terminale, les deux domaines qu’il a étudiés.
L’examinateur choisit un domaine parmi les huit proposés. Le candidat dispose ensuite de 30 minutes de préparation.
Le candidat présente une situation ou un débat ayant trait au domaine choisi et en lien avec le questionnement de l’axe figurant dans le programme. Il identifie les valeurs et principes en jeu dans cette situation ou dans ce débat. Il explique enfin comment l’examen de ce débat ou de cette situation a nourri sa réflexion personnelle.
L’exposé du candidat dure au maximum 10 minutes et il est suivi d’un entretien avec l’examinateur.
Notation
La notation sur 20 correspond à une évaluation globale qui prend en compte l’exposé du candidat et l’entretien avec l’examinateur.
Candidats scolaires
Les candidats scolaires qui présentent l’évaluation ponctuelle au titre d’une évaluation de remplacement, sont évalués dans les mêmes conditions que les candidats individuels, à l’exception de la disposition suivante :
-
La liste présentée par le candidat au moment de l’évaluation est préalablement visée par le professeur d’enseignement moral et civique et par le chef d’établissement.
Pour le ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, et par délégation,
Pour le directeur général de l’enseignement scolaire, et par délégation,
La cheffe du service de l’instruction publique et de l’action pédagogique, adjointe au directeur général,
Rachel-Marie Pradeilles-Duval
Sur le Web : Note de service du 28-7-2021
-
Réfléchir à l'histoire d’Œdipe. En quoi sa réponse est insuffisante ?
En arrivant dans la ville de Thèbes, il rencontra le Sphinx qui, pour mettre à l'épreuve son savoir, lui demanda :
"Quel être, pourvu d’une seule voix, a d’abord quatre jambes le matin, puis deux jambes le midi, et trois jambes le soir ?"
Œdipe trouva vite la solution : il s’agissait de l’homme. Lorsqu'il est enfant, il a quatre jambes car il se déplace à quatre pattes. Adulte, il marche sur deux jambes, mais quand il est vieux, il a trois jambes car il s'appuie sur une canne. Ayant trouvé la solution, il put entrer dans la ville. C'est alors que la prophétie s'accomplît à son insu. Après avoir tué son père, il épousa sa mère.
Plus tard, à cause de cette union, les malheurs s'abattirent sur la ville et Tirésias révéla alors à Œdipe le lourd secret. Affligé de douleur et de remords, il se creva les yeux. Il croyait savoir ce qu'était l'homme mais l'ignorait.
2.Pourquoi se crève-t-il les yeux ?
3. Réfléchis aux paroles de Socrate.
Socrate définira la philosophie comme une parole ignorante, un non savoir. D'où sa célèbre phrase : "Je ne sais qu'une chose : c'est que je ne sais rien."
4. Lis ce texte de Kant qui illustre l'état de soumission intellectuelle :
"La paresse et la lâcheté sont les causes qui font qu'un aussi grand nombre d'hommes préfèrent rester mineurs leur vie durant, longtemps après que la nature les a affranchis de toute direction étrangère ; et ces mêmes causes font qu'il devient si facile à d'autres de se prétendre leurs tuteurs. Il est si aisé d'être mineur ! Avec un livre qui tient lieu d'entendement, un directeur de conscience qui me tient lieu de conscience, un médecin qui juge pour moi de mon régime, etc., je n'ai vraiment pas besoin de me donner moi-même de la peine. Il ne m'est pas nécessaire de penser, pourvu que je puisse payer ; d'autres se chargeront bien pour moi de cette ennuyeuse besogne. Les tuteurs, qui se sont très aimablement chargés d'exercer sur eux leur haute direction, ne manquent pas de faire que les hommes, de loin les plus nombreux (avec le beau sexe tout entier), tiennent pour très dangereux le pas vers la majorité, qui est déjà en lui-même pénible. Après avoir abêti leur bétail et avoir soigneusement pris garde de ne pas permettre à ces tranquilles créatures d'oser faire le moindre pas hors du chariot où ils les ont enfermées, ils leur montrent le danger qui les menace si elles essaient de marcher seules."
Kant, Qu'est-ce que les Lumières ? Le texte sur Wikisource.
5. Quelle conclusion tirer de ces 3 textes ?
Etre "mineur", au sens kantien, n'a pas ici le sens légal auquel on pense. Ce n'est pas une affaire d'âge, mais de réflexion, d'émancipation intellectuelle. Si je me soumets aux discours des autres et plus particulièrement aux livres ou à "un directeur de conscience" qui ne fera qu'entretenir ma crédulité, ou encore à un médecin qui s'occupe de mon corps à ma place, je ferais partie du bétail dit Kant, un "bétail abêti", comme le sont les moutons de Panurge dont Rabelais nous fait le récit.
Le but de la philosophie est donc de nous détacher de l'enfance, de nous détacher de tout suivisme, de nous conduire à une pensée singulière. C'est d'ailleurs pourquoi, "copier" sur internet un corrigé ne présente aucun intérêt, puisque ce n'est que reprendre la pensée d'un autre. De la même manière, le cours n'est pas là pour délivrer une parole incontestable ou un savoir à mémoriser. Il doit former l’élève à la réflexion. Le cours est une réflexion en acte et non une simple compilation de dogmes à ingurgiter. Il ne s'agit pas d'entasser des savoirs, mais bien plutôt de réfléchir sur eux et grâce à eux. Une telle démarche est ambitieuse et part du principe que l’élève est capable de penser par lui-même et de dépasser son statut de "mineur", au sens kantien.
Que retient-on de l'histoire d'Œdipe ?
Choisissez la bonne réponse.
Que le Sphinx a toujours raison.
Qu'Œdipe croyait connaître l'homme mais en fait l'ignorait.
Qu'Œdipe n'était pas un homme.
Expliquer cette phrase de Churchill : "on a pu dire de la démocratie qu'elle était la pire forme de gouvernement" :
"Comment l'honorable gentleman conçoit-il la démocratie? Laissez-moi la lui expliquer, M. le président, ou au moins certain de ses éléments les plus basiques. La démocratie n'est pas un lieu où ou obtient un mandat déterminé sur des promesses, puis où on en fait ce qu'on veut. Nous estimons qu'il devrait y avoir une relation constante entre les dirigeants et le peuple. "Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple": voilà qui reste la définition souveraine de la démocratie. [...] Démocratie, dois-je expliquer au ministre, ne signifie pas "Nous avons notre majorité, peu importe comment, et nous avons notre bail pour cinq ans, qu'allons-nous donc en faire?". Cela n'est pas la démocratie, c'est seulement du petit baratin partisan, qui ne va pas jusqu'à la masse des habitants de ce pays.
[...]
Ce n'est pas le Parlement qui doit régner; c'est le peuple qui doit régner à travers le Parlement.
[...]
Beaucoup de formes de gouvernement ont été testées, et seront testées dans ce monde de péché et de malheur. Personne ne prétend que la démocratie est parfaite ou omnisciente. En effet, on a pu dire qu'elle était la pire forme de gouvernement à l'exception de toutes celles qui ont été essayées au fil du temps; mais il existe le sentiment, largement partagé dans notre pays, que le peuple doit être souverain, souverain de façon continue, et que l'opinion publique, exprimée par tous les moyens constitutionnels, devrait façonner, guider et contrôler les actions de ministres qui en sont les serviteurs et non les maîtres.
[...]
Un groupe d'hommes qui a le contrôle de la machine et une majorité parlementaire a sans aucun doute le pouvoir de proposer ce qu'il veut sans le moindre égard pour le fait que le peuple l'apprécie ou non, ou la moindre référence à sa présence dans son programme de campagne.
[...]
Le parti adverse doit-il vraiment être autorisé à faire adopter des lois affectant le caractère même de ce pays dans les dernières années de ce Parlement sans aucun appel au droit de vote du peuple, qui l'a placé là où il est? Non, Monsieur, la démocratie dit: "Non, mille fois non. Vous n'avez pas le droit de faire passer, dans la dernière phase d'une législature, des lois qui ne sont pas acceptées ni désirées par la majorité populaire. [...]» :
»